Consolidation de couronnes

 

Sécurité et consolidation de couronnes

« Dans la nature, la chute de branches et les ruptures de tout ou partie d’un arbre font partie du cycle de la vie de la forêt. Pour les arbres de parcs, jardins et avenues, les risques doivent être contrôlés. Voyons ensemble les moyens à disposition. »

Vents tempétueux, grêle, neige, givre, foudre… autant d’éléments naturels auxquels les arbres doivent faire face ! Dans la majeure partie des cas, ils y parviennent avec succès Mais des conditions extrêmes et inhabituelles peuvent engendrer des dégâts. Ils peuvent être de faible ampleur, comme la chute de quelques branches, ou plus grave, rupture de branches charpentières ou de troncs, ou encore le déracinement de l’arbre complet !

Comment prévenir les dégâts :
Le premier soin à envisager est la taille d’allégement de la couronne. Durant cette intervention, les branches sont allégées par une taille de sélection. Dans une grande partie des cas, il n’est pas nécessaire de raccourcir la branche, un allégement par dédoublement des sous-branches est suffisant.
Pour des essences fragiles telles que certains peupliers ou saules, une réduction légère est à envisager. Il faut veiller à ne pas faire des coupes de diamètre supérieur à 6-8 cm, afin de ne pas défigurer les arbres et surtout ne pas occasionner des dégâts sous forme de foyers de pourriture, qui rendront les arbres plus fragiles à moyen terme.
Certains arbres peuvent présenter des défauts de structure sur leurs branches maîtresses ou à leurs embranchements.
Le défaut le plus courant et qui engendre le plus de rupture est la fourche avec écorce insérée. Dans ce cas, de l’entre-écorce empêche l’union entre deux troncs, le risque de déchirement est très grand et il va s’accentuer avec le développement et le vieillissement de l’arbre. La taille ne peut en général pas remédier à ce risque à elle seule. La pose de haubans est alors nécessaire.
D’autres points de faiblesse tels que des blessures ou des foyers de pourritures sur des branches maîtresses justifient également une consolidation par la pose de haubans.
casse dans un hêtre
Matériel et pose
Pour être efficace, un haubanage doit être exécuté dans les règles de l’art avec du matériel approprié. Un mauvais haubanage peut s’avérer quelques fois très dangereux ou dommageable pour les arbres.
Dans la majeure partie des cas, le matériel utilisé est constitué de cordages en matière synthétique dont il existe plusieurs modèles ayant des résistances à la rupture différentes. Ces cordages sont en général dynamiques, ils permettent à l’arbre de rester en mouvement et de résister seul aux charges moyennes auxquelles il est soumis.
Le haubanage ne sera utile à l’arbre que lors de charges exceptionnelles liées à de grosses intempéries. La fixation autour du tronc doit être faite de façon à ne pas blesser l’écorce, et à ne pas étrangler la branche.
Lors de défauts sévères, le haubanage devra être statique et résister directement à l’écartement. Dans ce cas, des cordages non dynamiques peuvent être utilisés, ou encore des câbles en acier, équipés de sangles qui passeront autour du tronc.
Les emplacements de pose requièrent une formation et des connaissances précises. Il est donc conseillé de confier ce travail à des spécialistes de l’arbre.
Un système de haubanage doit faire l’objet de contrôle et de réglage régulier afin de rester efficace et de garantir son rôle sécuritaire. En moyenne, ce contrôle devrait être fait tous les 5-6 ans.
En fonction de l’architecture des couronnes et des branches charpentières, le système de haubanage est plus ou moins facile à poser. Dans certains cas, il n’est tout simplement pas possible. Pour des arbres de valeur particulièrement, l’étayage de branches maîtresses et fragilisées est parfois nécessaire. Le but est de soutenir la branche par la pose de « béquilles ». A nouveau, il faut utiliser un support ne provoquant pas de blessures au tronc soutenu. Les étayages sont rarement utilisés et leur mise en place doit être soigneusement étudiée. Plus d’information dans articles « Un ancêtre… aux petits soins – le chêne de Bois-Genoud » sous rubrique essences.