Le copalme d’Amérique
Voilà un arbre qui s’il peut passer inaperçu une bonne partie de l’année, ne manquera pas d’attirer l’attention dès le début de l’automne.
Le copalme ou Liquidambar styraciflua L. est un arbre connaissant beaucoup de succès pour les aménagements de parcs et jardins.

Détail des feuilles et floraison au printemps
Un peu d’histoire
Cet arbre, faisant partie de la famille des Hamamélidacées, est originaire d’Amérique centrale et de l’est des Etats-Unis ; il fut découvert par les espagnols lors de la découverte du nouveau monde. Il ne fut introduit en Europe qu’à la fin du 17ème siècle. Bizarrement, son utilisation dans les parcs et le long des avenues n’a connu qu’un lent développement, si bien qu’il n’existe que de rares grands liquidambars dans notre région. Les plus connus étant ceux du parc des Eaux-Vives à Genève, un beau spécimen est également visible au jardin botanique de Lausanne.
Etymologie : liquidambar est tiré du latin « liquides », liquide et de l’arabe « ambar » ambre ; soit ambre liquide par allusion à la sécrétion aromatique de ces arbres. En effet, la décoction aqueuse de l’écorce fournit une oléorésine, le styrax liquide ou baume de liquidambar utilisé déjà par les indiens comme médicament et comme fixateur de parfums.
Description : pouvant atteindre 40 m de hauteur dans son habitat d’origine, il est (pour l’instant) plus modeste sous nos climats les plus grands spécimens que j’ai eu la chance de rencontrer chez nous flirtent avec les 20 m.
Il a naturellement un port élancé et une cime étroite. Certains sujets peuvent néanmoins s’arrondir avec l’âge et devenir plus « rondouillards ». Son écorce présente la particularité d’être profondément fissurée et craquelée, ceci même sur les jeunes rameaux.
Son feuillage, à 5 lobes dont 3 sont plus grands que les deux de la base, lui donne une allure d’érable ; il n’est pas rare que les amateurs confondent ces deux genres. Le principal atout ornemental du copalme est la coloration spectaculaire de son feuillage qui, dès le premier signe de l’automne, prend des teintes magnifiques, passant du jaune à l’orange, du rouge à l’écarlate voire au violet avant de tomber. Ses fleurs unisexuées sur le même rameau sont bien plus discrètes et n’attirent que peu l’attention par rapport à certains végétaux qui explosent littéralement durant le mois de mai. Elles donnent naissance à un fruit, lui très décoratif, de 2 à 3 cm de diamètre, formé de capsules hérissées. Les graines qu’elles contiennent peuvent être utilisées avec succès pour la multiplication. On peut également marcotter les branches basses du copalme afin d’obtenir de nouveaux plants.
Où le planter ?
De par ses origines, le copalme est un peu frileux, sous nos latitudes, il peut être utilisé avec succès dans les régions de plaine.
Il affectionne les terres plutôt légères, bien aérées, avec une préférence pour les sols un peu acides. Un amendement est donc conseillé lors de plantation dans les sols lourds.
Certains copalmes peuvent avoir leur croissance complètement bloquée dans des sols trop argileux. On lui connaît peu de parasites, rares sont les insectes à s’intéresser à cet arbre. De même son feuillage n’est que très rarement attaqué par des maladies fongiques.
Son port plutôt étroit, sa couronne moyenne fait que cet arbre est de plus en plus utilisé dans les alignements et les nouveaux aménagements.
Ce bel arbre peut être élevé sur tige ou laissé en baliveau (branches déjà depuis la base du tronc). Certains spécimen font naturellement des cépées (2 ou 3 troncs partent depuis la base) ils peuvent être très décoratifs. Il faut cependant prendre garde à la qualité des embranchements ; devenant adultes et lourds, certains troncs peuvent se rompre. Des haubans de sécurité peuvent être posés pour éviter ce type de dégâts.
Quelle que soit leur vitalité, les liquidambars développent une belle couronne régulière et ceci sans qu’on doive avoir recours à une taille méticuleuse et raisonnée.
Des variétés ayant leurs propres spécificités sont récemment arrivées sur le marché, par exemple :
- Liquidambar styr. Gum Ball, forme naine présentant une boule de 2 m de diamètre
- Liquidambar styr. Worplesdon, forme élancée et homogène à utiliser en alignement
- Liquidambar orientalis, espèce originaire d’Asie mineure a des feuilles plus profondément dentées que son cousin d’Amérique. Il n’est actuellement que peu utilisé dans les aménagements de parcs et jardins.
Cédric Leuba