Depuis le début de l’année les précipitations sont particulièrement faibles dans notre région. Les pelouses et massifs fleuris sont arrosés copieusement, mais qu’en est-il des arbres? Faut-il arroser les arbres d’ornement ?

La nécessité d’arroser des arbres d’ornement dépend de plusieurs paramètres :

L’essence :

Certains arbres sont mieux adaptés que d’autres aux conditions de sécheresse et au manque de précipitation. Les essences originaires des zones méditerranéennes par exemple ont dû développer une résistance naturelle aux périodes sèches. C’est le cas par exemple des pins parasols (Pinus pinea) des cèdres du Liban (Cedrus libani), des cyprès (Cupressus sempervirens) ou encore des chênes verts (Quercus ilex). Une fois installées, de telles essences ne nécessiteront pas d’arrosage particulier. Après plantation, il est en revanche important de maintenir le sol humide et ce durant 2 ou 3 ans.

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A l’opposé, les arbres ayant leurs origines dans des régions à forte pluviosité, ou poussant à l’état naturel dans des zones humides, peuvent souffrir fortement des périodes de sécheresse et de chaleur. C’est le cas de nombreux grands conifères originaires d’Amérique du Nord comme le faux cyprès de Lawson (Chamaecyparis lawsoniana), les séquoias (Sequoia sempervirens et Sequoiadendron gigantea) etc.

Les peupliers, les saules, les aulnes toutes les plantes poussant dans les zones humides vont naturellement souffrir. C’est également le cas des arbres venant des régions nordiques comme les bouleaux qui souffrent beaucoup des fortes chaleurs.

Les conditions du sol :

Tous les sols ne présentent pas les mêmes caractéristiques, un sol léger deviendra plus vite séchard qu’un sol plus riche en argile qui retiendra mieux l’eau.

La couverture du sol joue également un grand rôle. Un sol nu ou engazonné sera soumis à une forte évaporation, alors qu’une couche de 10 cm de compost ou de copeaux maintient l’humidité du sol.

Certains arbres peuvent également bénéficier d’écoulement d’eaux souterraines, en zone urbaine, des canalisations présentant des défauts, qui permettent aux racines de s’infiltrer, sont également une source d’eau pour certains arbres ayant un système racinaire envahissant.

L’âge des arbres :

• Les jeunes arbres après plantation doivent faire l’objet d’arrosage suivi durant 2 à 3 ans. Par la suite, en fonction des spécificités de l’essence, du sol et des conditions météo, les arrosages peuvent être espacés voire arrêtés.
• Les arbres adultes sensibles à la sécheresse devraient faire l’objet d’arrosage, il n’est pas nécessaire d’arroser fréquemment et superficiellement, mais plutôt de bien humidifier le sol en profondeur.
• Les vieux arbres sont plus sensibles aux périodes de sécheresse, contrairement à ce que l’on pourrait penser, leur système racinaire est plus superficiel, des études montrent que le 80% des racines se trouve dans les premiers 50 cm de sol.

Cas particuliers :

Les arbres d’ornement sont fréquemment soumis à des modifications de leur espace racinaire. Modification du jardin, creuse pour la pose d’une canalisation, création d’une place de parc… etc tous les travaux faits dans la zone racinaire de l’arbre vont occasionner des pertes de la faculté de s’approvisionner en eau et en sels minéraux. Ces pertes doivent être compensées par des arrosages copieux et par l’amélioration des conditions du sol dans la zone restée intacte.

Conséquences liées au déficit hydrique :

Certains arbres montrent clairement qu’ils manquent d’eau, feuillage terne et recroquevillé, pousses annuelles très faibles, chute prématurée d’une partie du feuillage sont des conséquences directes.

Souvent l’effet des périodes de sécheresses est peu spectaculaire, l’arbre s’affaiblit petit à petit ; il devient ainsi plus vulnérable à l’attaque de certains parasites. Il arrive que les symptômes n’apparaissent que plusieurs années plus tard, le pathogène étant déjà fortement installé dans l’arbre atteint, il est alors souvent trop tard pour intervenir et le dépérissement total de l’arbre est irréversible.

Méthode d’arrosage :

Il est important de procéder à des arrosages en profondeur. Le système « goutte à goutte » est particulièrement bien adapté. Il faut prévoir d’humidifier la surface la plus grande possible, au minimum jusqu’à l’aplomb de la couronne.

Attention à l’installation d’arrosage automatique. La creuse des fouilles pour installer les tuyaux peut provoquer de grandes nuisances, trop souvent minimisées par les installateurs. Il est conseillé de demander l’avis d’un arboriste afin de trouver les solutions qui ne mettent pas en danger la santé des arbres.

Cédric Leuba