Choisir un sapin de Noël

D’où vient le sapin que je vais choisir pour les fêtes de Noël ? En l’achetant, vais-je participer à la déforestation de la planète ? Et si j’achetais un sapin vivant en pot ?

Seulement en Suisse, environ 1 million de sapins sont « annuellement sacrifiés » pour les fêtes de Noël. Seuls 30% d’entre eux ont grandi sur sol helvétique, les autres sont importés du Danemark, d’Allemagne, de France et de Belgique. « Mon beau sapin roi des forêts » dit la chanson, pourtant la grande majorité des arbres de Noël n’a jamais vu réellement la forêt, étant issue de pépinières spécialisées dans cette culture.

Seule une faible quantité d’épicéas ou sapins blancs sont sortis de la forêt, dans certaines zones fraîchement reboisées, une coupe de sélection est nécessaire afin de garder qu’un certain nombre de plants. Noël ou pas, ces arbres auraient dû être coupés.

On le voit, il est possible d’acheter un sapin de Noël en toute bonne conscience, cela ne va pas mettre à mal nos forêts. Certaines personnes trouvent le prix des sapins trop élevé mais savent-ils qu’il faut environ 6 ans pour obtenir un arbre de 1 m et 8-10 ans pour qu’il atteigne les 2 m. Durant ces années, le cultivateur devra veiller à ce que les jeunes plants ne soient pas surpassés par les grandes herbes, que le gibier n’occasionne pas de dégâts aux jeunes tiges fragiles.

Les prix varient fortement d’une essence à l’autre, un sapin de Nordmann (voir explications ci-dessous) peut coûter le double d’un épicéa, ceci s’explique par une croissance beaucoup plus faible.

Les personnes soucieuses de l’environnement choisiront de préférence un arbre ayant obtenu la certification FSC (Forest Stewardship Council) qui garantit une production respectueuse pour l’environnement. Cette certification est valable pour l’achat de tout ce qui est fabriqué en bois.

Petit guide de l’acheteur de sapin de Noël

  • N’achetez pas votre sapin trop vite car il a naturellement tendance à sécher
  • Avant les fêtes, gardez-le à l’extérieur à l’abri du vent ou dans un endroit non chauffé
  • Avant de mettre son pied dans l’eau, coupez la base d’environ 2 à 3 cm minimum
  • Ne laissez pas votre sapin sans eau ! Le premier jour, il lui faudra boire près de 4 litres, après sa consommation devrait se stabiliser aux environs d’un litre par jour. L’eau limite le dessèchement des aiguilles et maintient la bonne odeur de sapin sans laquelle Noël ne serait pas vraiment Noël !
  • Évidemment, plus il fait chaud dans la pièce, plus les aiguilles ont tendance à sécher.

Attention : un sapin est facilement inflammable et ce d’autant plus si les aiguilles sont sèches !! Prévoir le nécessaire d’urgence avant d’allumer les bougies.

Que faire si l’idée de « tuer » un sapin pour Noël est insupportable ?

Deux solutions : le sapin en pot ou le sapin artificiel.

  • Le premier nommé a été cultivé en pot et sera rentré pour les fêtes de Noël. Pour autant qu’il soit arrosé et que son séjour à la chaleur ne dure pas trop longtemps, il restera vivant et pourra être remis à l’extérieur. Attention au choc thermique ! Les sapins de Noël étant des essences atteignant à l’état naturel plus d’une trentaine de mètres, le pot va vite s’avérer trop petit par rapport à la croissance de l’arbre et à son système racinaire. Pour l’utiliser plusieurs années, il faudra prévoir un rempotage dans un pot plus grand. Le plus souvent, ces sapins sont plantés dans le jardin et pourront être décorés à l’extérieur les années suivantes. C’est souvent sans compter avec la forte croissance de ces arbres qui, à moyen terme, deviennent des gêneurs et doivent être abattus à grands frais ! Planter un arbre est un très beau geste mais il faut planter le bon arbre au bon endroit. Dans le cas des sapins de Noël, c’est rarement le cas.
  • Le sapin synthétique offre à mon sens peu d’intérêts si ce n’est qu’il est moins inflammable et qu’on peut le ressortir de la cave tous les ans. J’ai été surpris de lire que quelque 150’000 sapins artificiels sont vendus chaque année en Suisse. Outre l’aspect peu chaleureux de ces « arbres », leur production ainsi que leur élimination sont source de pollution. Le plus souvent produits en Asie, leur transport est également un point négatif au niveau de leur bilan écologique !

Description des principales essences

  • Épicéa (Picea excelsa) : c’est notre sapin de Noël le plus couramment utilisé. Feuillage vert très dense, aiguilles piquantes, il dégage une bonne odeur, pas de doute, c’est Noël !
  • Sapin blanc (Abies alba) : aiguilles plus larges et plus cirées que celles de l’épicéa, elles sont également moins piquantes et leur face inférieure est blanchâtre. Les branches sont en général bien espacées.
  • Sapin de Nordmann (Abies nordmanniana) : le plus courtisé et le plus chic des sapins de Noël. Forme pyramidale parfaitement régulière, feuillage dense et brillant, pas de chute des aiguilles, prix élevé dû à sa croissance lente et sûrement aussi à son succès commercial.

Cédric Leuba

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