Chauve et les pieds dans l’eau

Rencontre avec un arbre qui ne fait rien comme les autres. Le Taxodium est un conifère qui perd ses aiguilles en hiver et qui affectionne de pousser les pieds dans l’eau !

Le Taxodium distichum est appelé en français cyprès chauve, on le rencontre dans certains ouvrages également sous le nom de cyprès de Louisiane. Il n’est chauve qu’en hiver, avec le mélèze et le Metasequoia, il fait partie des conifères bien adaptés à notre région qui perdent leurs aiguilles, de la famille des taxodiacées, tout comme les séquoias, séquoiadendrons et autres Metasequoias.

Le Taxodium est originaire du sud-est des États-Unis, il forme des forêts dans les zones marécageuses et le long des fleuves. Se balader au milieu de cyprès chauves tout en étant bien installé dans son canoë ou dans une barque ne manque pas de charme ni de romantisme. En effet, cet arbre présente de nombreuses qualités ornementales. Même le système racinaire est décoratif !
Taxodium

Pour pouvoir survivre dans les zones inondées, les racines de ce conifère forment des émergences qui partent hors de l’eau. Elles sont appelées des pneumatophores et permettent la respiration des racines. La base des troncs forme de gros contreforts, l’écorce couleur brun rouge a de longues fissures peu profondes. Dans leur jeune âge, leurs silhouettes sont pyramidales et assez régulières. En prenant de l’âge, ils deviennent plus irréguliers, leur sommet ayant tendance à s’aplatir. Chez eux, dans de bonnes conditions, ils peuvent dépasser les 40 m de hauteur. Sous nos climats, ils sont plus modestes, ils dépassent néanmoins les 20 m. Leurs couronnes sont assez claires chez les arbres adultes ; les rameaux alternes sont passablement espacés le long du tronc. Les feuilles sont courtes, plates et souples. Elles sont disposées régulièrement sur deux rangs. Leur couleur vert tendre laisse filtrer une très belle lumière et donne une impression de fraîcheur. En automne, elles deviennent orange-fauve avant de virer au brun, avant de tomber en même temps que de fines ramilles.

Les fleurs mâles apparaissent en panicules pendantes dès l’automne, mais elles ne fleurissent qu’en avril, libérant leur pollen qui féconde alors les fleurs femelles, sorte de petits cônes de 0,20 cm de long situés à la base des chatons mâles. Des cônes de 2,5 cm sont ainsi formés d’abord de couleur verte, ils virent au brun en automne.

Supportant les gels pour autant qu’ils ne soient pas trop rigoureux, le Taxodium est utilisé comme arbre d’ornement, dans nos régions de plaine. Bien qu’appréciant particulièrement l’humidité, il peut être planté en terrain normalement sec. Attention aux périodes très chaudes et très sèches ! Un arrosage sera alors nécessaire.

Le Taxodium est fréquemment confondu avec son cousin chinois le Metasequoia. Quelques différences du feuillage sont facilement identifiables, les aiguilles du Taxodium sont plus petites, plus fines et plus souples, les ramilles qui les portent sont alternées. Chez le Metasequoia, les ramilles sont opposées par paire. Ces conifères bien particuliers ne manquent pas d’intérêt, leur qualité ornementale est indéniable. On peut s’étonner de ne pas en trouver plus dans nos parcs et jardins, particulièrement en bordure de pièces d’eau, de ruisseaux ou dans des zones humides où souvent le choix des plantes est limité.

Ce bel arbre peut être multiplié par semis ou par bouturage en sol saturé d’eau.

Cédric Leuba

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