« Devenus presque familiers dans les parcs et jardins des régions de plaine, les Catalpas et les Paulownias sont quelquefois confondus par les amateurs de jardin. Faisons plus ample connaissance »
Les Catalpas font partie de la famille des bignoniacées. Cette espèce se caractérise notamment pour la forme de ses feuilles, pouvant être très grosses, elles ont l’aspect d’un cœur. Autre caractéristique, les fleurs blanches en panicules donnent naissance à des fruits longs et noirs. Ces gousses font penser à de grands haricots. Ce sont ces fruits qui sont à l’origine du nom Catalpa qui signifie « haricot indien » en langue Cherokee. Le Catalpa commun, C. bignoïdes, est originaire du sud-est des États-Unis. On le trouve à l’état sauvage en Floride, Géorgie et au Mississippi. Malgré sa préférence pour les climats chauds et humides, il s’est bien adapté au sud et centre de l’Europe. Chez nous, il convient de le planter dans les régions de plaine de basse altitude. Les grands froids du Jura, les bises glaciales de régions hautes du plateau ne lui conviennent pas. C’est un arbre de taille moyenne, pouvant atteindre une vingtaine de mètres de hauteur, mais plus souvent entre 10 et 15 m chez nous. Sa cime est très étalée, il est fréquent qu’il présente une silhouette arrondie, en situation dégagée, il peut devenir aussi large que haut.
Son tronc devient large et trapu, l’écorce varie du brun rosâtre au gris.
De la fleur au fruit, de la forme de ses feuilles à l’architecture de la couronne, tout dans cet arbre était réuni pour qu’il soit remarqué et classé parmi les plus beaux arbres d’ornement. Peu exigeant au niveau du sol, il présente en plus l’avantage de résister bravement à la pollution des villes. Supportant les fortes chaleurs et des périodes de sec, les Catalpas sont utilisés comme arbres d’alignement en milieu urbain.
La variété « Nana » ou Catalpa boule, est idéale pour les endroits où l’espace est restreint. Sa croissance est très lente ; sans être taillée, sa couronne reste ronde et compacte. Un des seuls défauts du Catalpa est peut-être l’apparition très tardive des feuilles, c’est en effet l’un des derniers arbres à émettre de nouvelles feuilles au printemps. Perdant rapidement ses feuilles l’automne, il est dénudé une bonne partie de l’année. Heureusement, la charpente et l’architecture de l’arbre sont esthétiques, même nu, le Catalpa reste décoratif.
Le C. ouata, originaire de Chine est peu utilisé comme arbre d’ornement. C’est plutôt un arbre de collection. Assez ressemblant à son cousin d’Amérique, il est toutefois plus petit, ne dépassant pas 10 m. Son feuillage est d’un vert plus foncé.
C. erubescens est un hybride obtenu par croisement entre les deux premiers nommés. Obtenu dans l’Indiana, cet hybride est chez nous peu répandu.
Les Catalpas ne nécessitent pas d’entretien particulier. La présence de bois mort est assez fréquente à l’intérieur des couronnes. Ils supportent des tailles régulières, il faut néanmoins éviter, comme pour tous les arbres d’ailleurs, de faire des coupes de diamètre supérieur à 5-6 cm. Les grosses coupes entraînent des foyers de pourriture qui, avec le temps, vont diminuer fortement la stabilité de l’arbre et de ses branches maîtresses.
Le Paulownia est originaire de Chine, il fait partie de la famille des Scrofulariacées. Il doit son nom à la fille d’un Tsar Russe, Anna Pawlowna. Son feuillage présente de nombreuses similitudes avec le Catalpa. Certaines feuilles peuvent devenir très grandes et atteindre 40 à 50 cm. L’architecture de l’arbre peut également prêter à confusion, bien que le Paulownia ait en général une silhouette plus élancée une fois adulte que le Catalpa.
La floraison à lieu en avril mai sur les rameaux encore dépourvu de feuillage. Dès cet instant, la confusion n’est plus possible. Le Paulownia a une fleur d’une couleur très typique, mélange de violet, de rose et de bleu. Placées en grappes, dressées aux extrémités des rameaux, elles sont du plus bel effet. Elles engendreront des fruits en capsule ayant la grosseur d’une noix de couleur gris brun, qui persistent sur l’arbre jusqu’au printemps suivant. A l’intérieur de nombreuses petites graines sont prêtes à aller coloniser les terrains les plus divers. Il n’est pas rare de voir des jeunes sujets sortir des fissures de dallages ou de fentes à la base d’un mur.
Ils sont en fait peu exigeants, au niveau du sol, préférant toutefois les sols bien drainés.
Frileux, ce sont ces arbres qui chez nous orneront les parcs et jardins de plaine. Lors d’hivers rigoureux, les boutons floraux, déjà formés en automne, peuvent être endommagés, la floraison printanière est dans ce cas compromise.
Il atteint facilement 10 à 15 m, dans le meilleur des cas, 20 m.
Sa croissance est très rapide, le Paulownia atteint sa maturité déjà à l’âge de 25 ans environ. Il supporte les tailles si elles sont pratiquées de façon réfléchie et exécutées régulièrement. Une taille trop forte provoquera la repousse de nombreux rejets très vigoureux. Des arbres abattus peuvent émettre de jeunes pousses annuelles de plus de 3 m depuis leur souche.
Le Paulownia impérial (P. tomentosa) est le plus répandu et le plus utilisé comme arbre d’avenue ou d’ornement. P. fargesii et P. fortunei également originaires de Chine, sont moins répandus, ils sont à conseiller uniquement dans le sud de l’Europe.
Cédric Leuba